Stagnation spirituelle et égrégores : l’enfermement dans la matrice de l’astral

Stagnation spirituelle et égrégores : l’enfermement dans la matrice de l’astral

 Dans le cheminement spirituel, un des pièges les plus subtils — et souvent les moins identifiés — est celui de la stagnation due à l’influence des égrégores.

Bien que ces entités collectives puissent sembler lumineuses ou bienveillantes, leur nature même peut devenir un frein à l’évolution individuelle lorsqu’on leur accorde trop de pouvoir. À travers l’enseignement de Jean Dubuis et d'autres voix ésotériques lucides, nous découvrons les mécanismes de cette matrice astrale qui, sous couvert de spiritualité, peut maintenir l’âme dans une forme d’illusion dorée.

Qu’est-ce qu’un égrégore ?

Un égrégore est une forme-pensée collective, née de l’accumulation des intentions, croyances et émotions d’un groupe humain. Au fil du temps, ces formes deviennent autonomes, comme si elles développaient une “conscience propre”, agissant comme des entités subtiles capables d’influencer les individus qui y sont connectés.

Ils existent dans de nombreux domaines : religions, courants ésotériques, mouvements spirituels, traditions occultes, voire même des communautés en ligne aujourd’hui.

L’égrégore agit tel un champ magnétique : il attire, structure, soutient… mais il peut aussi et c'est là tout le problème... enfermer ! Je l'ai été pendant presque un an. 

La matrice astrale : une illusion bien huilée

Ce que Jean Dubuis nomme l’“astral” (à l'heure actuelle, on appelle plutôt cela le collectif humain ou l'inconscient collectif) est cette couche intermédiaire entre la matière et le subtil, peuplée de symboles, d’images, d’émotions amplifiées, d’entités psychiques… et d’égrégores. Beaucoup de personnes dites spirituelles, pensant évoluer, se perdent en fait dans cette matrice astrale.

Elle est belle, riche, colorée, mystérieuse. On y reçoit des messages, des visions, des “connexions”. Mais ces expériences, bien qu’intenses, ne mènent pas toujours à la conscience véritable. Elles peuvent au contraire retenir "l’âme" dans un jeu de miroirs, où l’on confond évolution et fascination, lumière et mirage.

Comment l’égrégore crée-t-il la stagnation ?

  1. Identification inconsciente
    Lorsqu’une personne s’attache à un courant, une lignée, un maître ou une tradition, elle peut sans le savoir se relier à l’égrégore associé. Elle s’imbibe alors de ses codes, ses croyances, ses limites.

  2. Dépendance énergétique
    L’égrégore alimente le chercheur spirituel d’une énergie subtile, mais cette énergie crée aussi ce que certains appelles une dette vibratoire. Pour la maintenir, l’ego spirituel s’accroche au groupe, au langage, aux rituels… et cesse de se remettre en question.

  3. Recyclage des illusions
    L’égrégore offre souvent des expériences mystiques (visions, messages, ressentis comme l'amour ! Et oui...) qui flattent l’ego ou valident les croyances. Pourtant, ces expériences peuvent tourner en boucle, et empêcher la personne de franchir le seuil vers une conscience libre et directe.

  4. Blocage du lien direct au Soi
    L’être humain n’a pas besoin d’intermédiaire pour se relier à la Source. Mais les égrégores fonctionnent comme des filtres, et finissent par se substituer à la relation directe au Divin. On croit prier l’Absolu, on ne fait que nourrir une entité collective. L’humanité, à ce jour, ne semble pas encore disposée à accueillir pleinement cette compréhension. Elle traverse une phase semblable à un état hypnagogique — un entre-deux flou — où dominent des illusions fragiles, pourtant tenues pour vérités. Cela explique pourquoi la plupart des textes que j’ai pu écrire à ce sujet restent soit ignorés, soit mal interprétés.

Sortir de la matrice des égrégores : une démarche de souveraineté

Se libérer des égrégores ne signifie pas renier toute tradition ou toute forme, mais retrouver son autonomie intérieure. Cela demande :

  • Une lucidité vibratoire : sentir quand une énergie nous aspire ou nous nourrit de façon artificielle.

  • Un désengagement progressif : rompre consciemment les liens avec les formes collectives qui ne résonnent plus avec notre vérité.

  • Un recentrage radical : cultiver un lien direct avec notre propre lumière, sans filtre, sans dogme, sans validation extérieure.

  • La solitude initiatique : accepter, parfois, de cheminer seul(e), en dehors des cadres rassurants mais limitants.

Vers une spiritualité libre

Jean Dubuis rappelait que la vraie connaissance ne vient d’aucun livre, d’aucun groupe, d’aucune entité, mais uniquement de l’expérience vivante de l’Être. C’est une alchimie intérieure, un dépouillement, une reconquête de notre essence originelle.

Dans un monde saturé d’enseignements, d’“énergies” et de figures spirituelles, redevenir souverain, être dans sa pleine puissance de rayonnement, c’est oser traverser le vide, l’inconnu… pour enfin sortir de la matrice spirituelle / astrale et retrouver la pureté d’un lien sans forme : celui de l’Être avec lui-même.

xxNathalie.

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